Protection

Les paysages et la biodiversité de la province Nord constituent en eux-mêmes une ressource touristique, culturelle et patrimoniale qu'il faut ménager : la beauté des paysages et la richesse de la faune et de la flore attirent déjà de nombreux amateurs de nature, et cette tendance ne fait que s'accroître.

La province Nord fait donc de nombreux efforts pour lutter contre les atteintes à nos paysages et à la biodiversité, en réglementant par exemple la pratique de la chasse, de la pêche en mer comme en eau douce, des feux ou de la collecte de matériel biologique.

Les aires protégées

6 catégories d’aires protégées (Union Internationale pour la Conservation de la Nature - UICN et Code de l’environnement).

L’objectif des aires protégées, est de sauvegarder le caractère, la diversité et l’intégralité du patrimoine naturel. C’est d’assurer la protection et le maintien de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles associées.

Des mesures de gestion sont décidées en concertation avec les populations, les professionnels (pêcheurs, opérateurs touristiques, agriculteurs…), les associations, les instances coutumières, les communes, dont les représentants volontaires sont réunis au sein de « comités de gestion participatifs ».

  • La réserve de nature intégrale : aire naturelle protégée dont l’objet est la recherche scientifique et/ou le suivi environnemental.
  • La réserve de nature sauvage : zone naturelle peu ou pas modifiée par l’homme, dénuée d’occupation permanente ou significative.
  • Le parc provincial : zone destinée à préserver l’intégrité des écosystèmes et des processus écologiques et à exclure toute exploitation ou occupation incompatible avec cet objectif, mais à permettre les usages spirituels, scientifiques, pédagogiques et récréatifs compatibles avec le respect de l’environnement et des cultures, dans le cadre d’un règlement.
  • La réserve naturelle : zone sujette à des interventions de gestion environnementale notamment autre que celles de lutte contre les espèces envahissantes et destinée à assurer le maintien d’habitat et/ou la satisfaction des besoins d’espèces spécifiques.
  • L’aire de protection et de valorisation du patrimoine naturel et culturel : zone destinée à protéger à l’échelle paysagère l’interaction harmonieuse entre les humains et leur environnement.
  • L’aire de gestion durable des ressources : zone naturelle gérée afin d’assurer la protection à long terme de la diversité biologique et le maintien de la production des biens et/ou services naturels satisfaisant les besoins de la population.

Les espèces et habitat à protéger

La Tortue

En province Nord, quatre espèces de tortues marines sont présentes, dont trois de manière permanente. Deux de ces espèces, la tortue verte et la tortue grosse tête ont des sites de ponte avérés sur les îlots et sur le littoral de la province Nord (au moins 30 sites ont été identifiés, dont 25 pour la tortue grosse tête).

Du fait de la diminution observée, à l’échelle mondiale et régionale, de leur population, les tortues marines sont considérées depuis 2006, en province Nord, comme des espèces protégées et interdites à la pêche.

Cependant les tortues marines ont une place majeure dans certaines cérémonies coutumières des clans du bord de mer. Le cadre réglementaire prévoit donc que des dérogations puissent être accordées pour la pêche de tortue uniquement dans le cadre de cérémonies pour lesquelles la tortue était traditionnellement consommée.

Le dugong

Le dugong est inscrit sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) depuis 2008 avec le statut d’espèce vulnérable.

De nombreuses populations de dugongs à l’échelle mondiale sont aujourd’hui en forte diminution voire en voie d’extinction. Les populations sont éparses et indépendantes, encore présentes aux limites historiques de leur distribution. Ils ont disparu de plusieurs îles comme l’île Maurice, les Maldives et Taiwan.

Les populations les plus importantes se trouvent en Australie (environ 70 000 individus), dans le Golfe Persique (environ 6000 individus) et en Nouvelle-Calédonie (environ 1000 individus).

Dans la région Pacifique, les dugongs sont également présents en Papouasie Nouvelle-Guinée, à Palau, aux îles Salomon et au Vanuatu.

En Nouvelle-Calédonie, la chasse aux dugongs est interdite (des dérogations exceptionnelles pour certaines fêtes coutumières peuvent être accordées).

Le cagou

Une seule population de cagou importante en Nouvelle-Calédonie se situe au parc de la rivière bleue (province Sud). Les autres populations sauvages importantes se situent plutôt en province Sud, au parc des grandes fougères et au Mont do.

Le dernier inventaire homogène des cagous de Nouvelle-Calédonie remonte à 1992. La moitié des populations isolées de cagous comptent moins de 4 individus.

Les holothuries

En Nouvelle-Calédonie et plus particulièrement en province Nord, l’exploitation commerciale des holothuries remonte à la moitié du XIXème siècle. Cette exploitation a perduré jusqu’à aujourd’hui de manière irrégulière. Elle concerne une douzaine des 33 espèces recensées à ce jour en Nouvelle-Calédonie. Ces dernières années, l’effondrement des stocks d’holothuries à l’échelle mondiale, conjugué à l’augmentation du pouvoir d’achat en Chine ont généré une hausse de la demande et des prix à l’achat. Dans ce contexte, et en l’absence d’un cadre réglementaire, l’exploitation des holothuries en province Nord a connu une forte hausse, impactant des stocks pour certains déjà pleinement exploités. Cette situation a conduit la province Nord à voter en 2006 des mesures de protection des espèces les plus exploitées, sous la forme d’une réglementation instituant des tailles minimales de prélèvement, des autorisations spéciales de pêche et des permis spéciaux pour la collecte et la transformation d’holothuries.

La presqu’île de Pindai

D’une superficie de 2320 ha, la presqu’île de Pindai est composée d’une forêt sèche de 99 ha (la 2ème plus grande sur domaine de collectivités après celle de Gouaro-Déva), la plus grande colonie de puffins Fouquet de la Grande-Terre (15 000 couples), des gisements fossilifères et archéologiques, un peuplement de gaïacs exploitable bien que rajeuni par des incendies récents.

Les espèces envahissantes

Les espèces envahissantes sont des espèces, plantes ou animaux, qui ont le plus souvent été introduites en Nouvelle-Calédonie par l'homme. Ces introductions ont été soit volontaires, soit accidentelles. On peut citer par exemple le lantana (Lantana camara), la sensitive (Mimosa invicta), la fourmi électrique (Wasmannia auropunctata), le cerf (Cervus timorensis russa), le cochons sauvage (Sus scrofa), les rats (Rattus exulans, R. rattus, R. norvegicus).

Dans leurs pays d'origine, ces espèces sont souvent pionnières (c'est à dire qu'elles sont les premières à s'installer dans un endroit donné), mais elles laissent ensuite la place à des espèces concurrentes.

Ces espèces se développent donc souvent normalement, sans envahir la nature, car elles sont en compétition avec d'autres espèces.

La province Nord mène donc des études en collaboration avec l'Institut agronomique calédonien, l'Institut de recherche pour le développement et le Département de la conservation de Nouvelle- Zélande sur la lutte contre les envahissantes.

Arrivées en Nouvelle-Calédonie, elles se retrouvent sans leurs concurrents habituels : elles ont donc un avantage sur les espèces locales qui ne sont pas préparées à une telle invasion. Abordant qui plus est un terrain favorable (sites et faune détruits par exemple par un incendie), alors elles prolifèrent rapidement et occupent le maximum d'espace, en empêchant les espèces locales de se réinstaller voire entraînant leur disparition.

200 plantes présentes en Nouvelle-Calédonie sont envahissantes ou connues pour présenter un fort danger d’invasion. Neuf d’entre-elles figurent sur la liste UICN des 100 pires espèces envahissantes du monde :

  • Paille de dys (Imperata cylindrica)
  • Faux mimosa (Leucaena leucocephala)
  • Canne de provence (Arundo donax)
  • Jacinthe d’eau (Eichornia crassipes)
  • Lantana (Lantana Camara)
  • Faux poivrier (Shinus terebenthifolus)
  • Gazon japonais (Sphagneticola trilobata)
  • Miconia (Miconia calvescens)
  • Merremia peltata

39 espèces de vertèbres ont constitué des populations sauvages, dont 12 mammifères, un seul d’entre eux, le rat du Pacifique a été introduit de façon certaine par les Mélanésiens.

Sont également acclimatées : 14 espèces d’oiseaux, 8 espèces de mammifères, 4 espèces de reptiles.

Douze espèces exotiques envahissantes (EEE) animales figurent sur la liste UICN des « pires » : chat, rat noir, chèvre, cochon, lapin, souris, merle des Moluques, bulbul, carpe, black bass, tilapia et tortue de Floride.

Pour en savoir plus consulter l’article annexe à l’article 261-1 « la liste des espèces envahissantes du Code de l’environnement de la province Nord »

Depuis 2008, des actions contre les cerfs, espèces envahissantes sont mises en place : création du centre de régulation des gros gibiers (CREG), cerfs capturés chez les non-éleveurs et mis à l’embouche au moins 3 mois chez des éleveurs, primes à la mâchoire sur crédits APICAN…

Depuis 2002, des actions contre les cochons sauvages, espèces nuisibles pour l’agriculture vivrière sont mises en place : distribution de pièges-cages….

Les brigades de gardes-nature

Les brigades de gardes-nature sont là pour protéger notre environnement.

Par l’adoption de son code de l’environnement, le 24 octobre 2008, la province Nord concrétise sa volonté affichée depuis de nombreuses années de préserver l’environnement. En complément opérationnel de cet outil juridique, la province Nord a créé une brigade de gardes-nature. Elle est composée de gardes-nature répartis sur trois secteurs pour couvrir l’ensemble de la province, sur terre comme sur mer. Acteurs de proximité, ils ont aussi pour mission de faire remonter des propositions aux décideurs, pour améliorer les réglementations. La brigade agit en partenariat avec les autorités coutumières et civiles (Etat et communes), ainsi qu’avec les acteurs locaux tels que des associations.

Missions de la brigade des Gardes-Nature (BGN)

  • Suivre l’état du patrimoine naturel de la province Nord et participer à sa gestion ;
  • Informer le public des réglementations pour la protection de l’environnement et participer à la prévention des risques pour l’environnement ;
  • Contrôler et réprimer si nécessaire les contrevenants au code de l’environnement.

La BGN est répartie en 3 secteurs :

Sud : compétence sur les communes de Canala, Kaa Wi Paa (Kouaoua), Waa wi Luu (Houailou), Pwäräiriwâ (Ponérihouen) et Nèkö (Poya)-Népoui, Tél : 75 88 53

Centre : compétence sur les communes de Pwêêdi Wiimîâ (Poindimié), Tuo Cèmuhî (Touho), Pweevo (Pouébo), Pwëbuu (Pouembout) (Pindaï), Koohnê (Koné) et Vook (Voh) (Boyen), Tél : 75 88 73

Nord : compétence sur les communes de Bwapanu (Kaala-Gomen) (Ouaco), Koumac, Ouégoa, Pum (Poum), Dau Ar (Bélep) et Hienghène, Tél : 75 88 23

Patrimoine mondial

Depuis le 8 juillet 2008, une partie des lagons, récifs et mangroves de Nouvelle-Calédonie est inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Ce sont des zones où des mesures particulières de gestion sont mises en œuvre, dans un objectif de protection, restauration et gestion du milieu, des habitats naturels et des espèces.
L’objectif des aires protégées est de sauvegarder le caractère, la diversité et l’intégralité du patrimoine naturel. C’est d’assurer la protection et le maintien de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles associées.

Des mesures de gestion sont décidées en concertation avec les populations, les professionnels (pêcheurs, opérateurs touristiques, agriculteurs…), les associations, les instances coutumières, les communes, dont les représentants volontaires sont réunis au sein de « comités de gestion participatifs ». Ce sont ces derniers qui sont chargés de concevoir, proposer et mettre en œuvre un plan de gestion pour chaque aire.

5 plans de gestion ont été mis en place :

Hyabe-Le Jao, aire de gestion durable des ressources (7080 hectares)

Cette Aire marine protégée (AMP) se situe sur le territoire de la commune de Pweevo (Pouébo), au niveau des tribus de Hyabé (Yambé) et Lé Jao (Diahoué).

Les modalités de gestion réglementaires spécifiques à cette aire :

  • Aucune dérogation ne pourra être accordée pour la capture de Dugong (vache marine) dans la zone,
  • Les dérogations pour la capture de tortues marines ne pourront être accordées que pour les cérémonies coutumières de la fête de l’igname et de l’intronisation d’un petit chef.

Au sein de l’AMP Hyabe-Le Jao, trois zones sont instituées « réserves de nature sauvage » :

  • La zone de Whanga Ledane ;
  • La zone Pewhane ;
  • La zone de la passe de Pouarape.

Dans ces 3 réserves de nature sauvage, sont interdits :

  • Toute activité liée à la pêche ;
  • La détention d’engins de pêche ;
  • Toute activité liée à une collecte, une altération ou un prélèvement de faune et de flore ;
  • Toute perturbation d’animaux sauvages.

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