Les fumeurs sensibilisés au coût du tabac

Sensibilisation au coût du tabac
Ponérihouen, le lundi 23 mai. Albert veut arrêter de fumer et en discute avec Madeleine et Albane (assise devant l'ordinateur). Photo X.H.
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La province organise des journées de sensibilisation au coût du tabac dans quatorze communes depuis le 12 mai et jusqu'au 9 juin. L'éducatrice sanitaire du secteur était lundi à la mairie de Ponérihouen.

Le tabac coûte cher au fumeur. Et les sommes dépensées pourraient rapidement permettre de s’offrir un bien utile ou un voyage. Bref, à se faire plaisir. C’est le message délivré par l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie (ASSNC) et relayé par la DASSPS Nord* dans le cadre de sa campagne de prévention à l’occasion de la journée mondiale sans tabac fixée le 31 mai.

Lundi matin, Albane Chevance, éducatrice sanitaire de la DASSPS pour le secteur Houaïlou-Ponérihouen, et Madeleine Konghouleux, auxiliaire de santé du dispensaire de Ponérihouen, étaient installées devant la mairie pour sensibiliser la population de la commune.

Un budget en fumée

La méthode est simple. En présence d’un fumeur, Albane Chevance lui demande le nombre de cigarettes fumées par jour. Elle entre ce nombre dans son ordinateur et lui indique le coût mensuel, voire trimestriel, semestriel ou annuel qui part en fumée.

Sur la table sont présentées des images et des photos de différents types de biens avec leur prix. Parmi ceux-ci, un ordinateur portable : 75 000 F, une machine à laver : 50 000 F, un épervier : 15 000 F. Figurent aussi des voyages notamment à destination de Sydney, au coût de +50 000 F pour le moins cher. Le fumeur indique l’image qui lui ferait plaisir et l’éducatrice sanitaire établit directement le temps qui suffirait pour l’acheter en mettant progressivement de côté l’argent dépensé dans les cigarettes.

Arrive Albert, 44 ans, habitant de la vallée de Nimbayes. « Je fume quinze cigarettes roulées par jour. J’ai déjà essayé d’arrêter, mais… », confie-t-il. L’homme aimerait avoir un ordinateur. Aussitôt dit, le calcul est effectué.

Consulter un spécialiste

Albane Chevance lui répond : « En trois mois, si vous mettez l’argent que vous dépensez dans les cigarettes dans une petite cagnotte, vous pouvez l’acheter. » Ça a l’air si simple, vu comme ça ! « Mais ce n’est pas facile d’arrêter de fumer, enchaîne Albert. Vous avez une technique, un conseil ? » « Vous pouvez en parler avec le médecin du dispensaire ou prendre rendez-vous avec le centre d’addictologie pour en parler avec des gens qui sont spécialisés là-dedans », lui conseille l’éducatrice sanitaire, tout en lui remettant le contact et les dates des permanences de ce centre à Houaïlou et Poindimié.

Albert repart avec la photo de l’ordinateur portable et n’a plus qu’à effectuer la démarche s’il le souhaite. En guise de motivation, « on donne la petite carte de l’objet souhaité. Ils peuvent l’emmener chez eux ou la mettre dans leur portefeuille, afin qu’ils puissent la revoir souvent », conclut Albane Chevance. Il reste encore onze rendez-vous du même type dans les communes du Nord.

* DASSPS : Direction des affaires sanitaires et sociales et des problèmes de société de la province Nord

Xavier Heyraud

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