Patrimoine du pays

Ce programme a pour objectif d'identifier, de préserver et de valoriser l'ensemble des éléments matériels et immatériels essentiels au regard de l'identité et de la mémoire collective des citoyens de la Nouvelle-Calédonie.

"Le retour à la tradition est un mythe ; je m'efforce de le dire et de le répéter. C'est un mythe. Aucun peuple ne l'a jamais vécu. La recherche d'identité, le modèle pour moi, il est devant soi, jamais en arrière. C'est une reformulation permanente." Jean-Marie TJIBAOU (1996)

(Extrait Jean-Marie Tjibaou in Alban Bensa et Eric Wittersheim, La présence kanak, ed.Odile Jacob, Paris, 1996, p.185)

Contexte

Le patrimoine n’est pas seulement fondé sur une réalité matérielle, mais il est également l’expression d’un regard contemporain porté sur les valeurs d’un pays, son passé, son avenir, et ses productions.

Les enjeux en la matière sont de nature culturelle, politique et financière mais également sociétale, à travers leur participation à la construction de valeurs communes et de la permanente réinvention du cadre de vie.

En ce sens les principaux axes stratégiques choisis pour bâtir le projet du service de la valorisation du patrimoine sont :

  • Promouvoir la culture kanak dans toutes ses formes d’expression aussi bien dans ses dimensions patrimoniales, mémorielles et linguistiques que dans ses potentialités de création et d’ouverture aux autres cultures.
  • La reconnaissance d’une société pluriculturelle à la construction d’une société interculturelle.

Les objectifs opérationnels

Les missions de la province Nord envers le patrimoine culturel dont elle a la responsabilité est de collecter, conserver, et valoriser.

Périmètre des activités de la province Nord

Patrimoine matériel

Au titre du patrimoine matériel doivent être considérés les œuvres du patrimoine kanak, les ensembles bâtis et industriels, les mobiliers et œuvres d'art, les manuscrits et archives ainsi que les objets archéologiques.

La collection d'objets ethnographiques de la province Nord est conservée au musée de la Nouvelle-Calédonie. Parmi les objets les plus remarquables de la collection, on peut y trouver les poteries Lapita, qui témoignent des premiers fondements humains remontant à plus de 3000 ans.

Au titre des sites, doivent être considérés les sites sacrés, archéologiques, paysagers ou traditionnels ainsi que les lieux de mémoires.

Disposant d'une compétence de droit commun, la collectivité a défini dès 1990 des procédures de classements et d'inscriptions des sites et bâtis et objets d'intérêt. Celles-ci ont été modifiées en 2003, notamment pour tenir compte de projets en terres coutumières. En 2008, cette réglementation a intégré le code de l'environnement de la province Nord.

Carte patrimoine

 

Le centre d'archives culturelles de la province Nord a été créé dans le sillage du travail de collecte de patrimoine. Il a pour mission de collecter, numériser, conserver et valoriser les archives issues des enquêtes culturelles, des dons de familles calédoniennes ou d'associations.

Archives

 

Patrimoine immatériel

La toponymie

L'Accord de Nouméa dans son chapitre 1.3 stipule que "les noms des lieux kanak seront recensés et rétablis".

Ainsi, la province Nord a initié avec le concours des conseils d'aires, des coutumiers, des communes et le soutien financier de l’Etat, un programme de rétablissement des toponymes dans les langues concernées. Les langues sont un élément fondamental de l'identité kanak. Les toponymes concrétisent un lien à la terre qui est indissociable de l'identité kanak. Le rétablissement des noms de lieux dans les langues concernées fait partie de la « pleine reconnaissance de l’identité kanak » inscrite dans l’accord de Nouméa et permet de renouer avec l'histoire, les déplacements volontaires ou subis et de restituer aux toponymes leur sens d’origine.

Ce programme toponymique concerne les 17 communes de la Province Nord. Les autorités coutumières retiennent et valident une liste de toponymes et demandent « qu’ils soient officialisés par les instances administratives compétentes, qu’ils figurent désormais sur les panneaux de signalisation routière, sur les cartes, dans la presse, dans les manuels scolaires, dans l’ensemble des documents administratifs et sur tous supports tels que dépliants touristiques ou autres. »

Par ailleurs les conseils municipaux prennent des délibérations approuvant les nouveaux noms des communes, des tribus, des rivières, des creeks, des lieux-dits. Le maire devra alors adresser la demande de changement de nom de leur commune à Monsieur le Haut-Commissaire de la République, sous-couvert de Monsieur le Commissaire délégué de la République pour la province Nord, conformément à l’article L111-1 du Code des communes qui stipule que « le changement de nom d’une commune est décidé par décret, sur la demande du conseil municipal, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie consulté, et le Conseil d’Etat entendu. »

Communes vernaculaires

Les langues kanak

Dans le cadre de la promotion des langues kanak, langues de culture et d'ensignement, la collectivité a noué des liens conventionnels avec le Centre National de la Recherche Scientifique - Laboratoire dédié aux Langues et Civilisations à tradition orale (CNRS-LACITO) pour l'élaboration de dictionnaires pour les langues qui n'en sont pas encore dotées, telles que le Hmwaveke de Cata (Tiéta), le Pwpapwa et le Pwamei de Bweyeen (Boyen), la Hamea de Kaa Wi Paa (Kouaoua), le Arhö et Arhâ de Nèkö (Poya), la Zuanga de Bwapanu (Kaala-gomen) et Ouégoa.

Suite aux recherches effectuées par la direction de la culture, il s'est avéré que d'autres dictionnaires déclarés comme épuisés dans les librairies locales étaient en réalité disponibles chez l'éditeur franco-belges Peeters. Il s'agit des dictionnaires du Bwatoo, du Paicî, du Cèmuhî, du Nyêlayu, du Nêlêmwâ. Ces dictionnaires ont été réceptionnés par la direction de la culture puis restitués aux coutumiers concernés.

D'autres part, la collectivité a entamé un programme d'édition de livres pour les tout-petits. Ce choix repose sur un constat : la plupart des documents imprimés en langues, livres ou brochures, s'adressent à un public de chercheurs, d'histoires, d'ethnologues, de linguistes, d'universitaires. Le grand absent des politiques d'éditions en langues, à quelques rares exceptions près, est la jeunesse et plus particulièrement la petite enfance.

Ces livres veulent offrir un univers visuel et une présentation du monde qui correspond au vécu et à la sensibilité d'un enfant océanien, plus particulièrement d'un enfant kanak.

Parmi les productions de la province Nord, le livret Kaan Falik, signifiant bouture de parole en langue Némi de Hienghène, qui diffuse, suivant des thématiques, des données recueillies dans le cadre des enquêtes culturelles menées par la direction de la culture ou par l'Agence de développement de la Culture kanak - Centre culturel Tjibaou (ADCK-CCT).

Parallèlement à cette activité, d'autres textes en langues sont publiés par la direction de l'enseignement, de la formation, de l'insertion et de la Jeunesse (DEFIJ). La DEFIJ se charge également de l'adaptation des ouvrages scolaires et du suivi des intervenants en langues kanak dans les écoles.

La collecte du patrimoine oral kanak - Pôle oralité

article Magazine Le Pays

Programme Patrimoine du Pays

Le programme «Patrimoine du pays» de la province Nord, permet de protéger les héritages et richesses du patrimoine kanak et de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Ceci pour permettre de les transmettre et de les valoriser, à travers des espaces touristiques pour le public.

Pour plus de renseignements sur les aides proposées :

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