La province Nord défend sa position sur Teasoa

Article
Date de parution :
Des membres de l’exécutif de la province doivent recevoir aujourd’hui des maires inquiets de l’avenir de Renouveau Teasoa. L’institution pointe des problèmes de gestion chez l’opérateur de l’habitat social.

Après une grève des employés de l’association Renouveau Teasoa du 9 au 12 avril*, une rencontre avec les artisans le 10 avril, une réunion des maires vendredi dernier à Koné, la province Nord a l’impression de répéter, en vain, ses arguments sur l’avenir de l’opérateur de l’habitat social.

Alors, avant de rencontrer aujourd’hui les exécutifs municipaux et avant une nouvelle manifestation prévue jeudi, l’institution, par la voix de Victor Tutugoro, deuxième vice-président de la province Nord en charge de l’habitat social, a décidé de préciser sa position.

« On leur répond que Teasoa n’est pas un service de la province Nord », insiste l’élu. « On ne peut pas le rémunérer. Ce n’est qu’un prestataire qu’on paie pour faire une mission. » Un mandat qui correspond, en moyenne, à 90 maisons aidées construites par an.

Année blanche

« Au regard des difficultés financières, on a décidé en 2018 de faire une année blanche », souligne Victor Tutugoro. « On ne va pas lancer de projets en 2018. Plus de quatre cents dossiers sont en cours. Une centaine sont déjà validés. Les autres seront faits en 2019. »

Ce qui ne veut pas, pour autant, dire que l’année sera sans activité économique, sujet d’inquiétude principal pour les artisans : « Le programme 2017 n’a toujours pas débuté. »

Depuis 2012, « il y a une vingtaine de logements qui traînent pour un certain nombre de raisons ». Pour ces retards, la province a validé en mars un financement supplémentaire de 18,6 millions de francs.

« Pour 2017, on a déjà versé en décembre 2017 : 330 millions pour la construction et 110 millions pour le fonctionnement », assure le deuxième vice-président. Ce qui ne représente que la moitié de la subvention prévue sur ce programme, affirme l’élu, qui s’interroge : « Ils sont passés où les 440 millions ? »

La gestion remise en question

De leur côté, les employés en grève jugent que la baisse de la participation de la province Nord « mettait gravement l’association en péril ».

Dans leur communiqué, ils annonçaient que « notre conseil d’administration a pris la décision de procéder aux licenciements d’une dizaine d’agents dès le mois de mai et à la fermeture immédiate des agences de Houaïlou et de Koumac. S’ensuivra la fermeture du siège social à Touho début 2019. »

« On nous accuse de vouloir la mort de Teasoa. Mais pourquoi on devrait payer une prestation en 2018, alors que nous n’avons pas de programme ? », demande Victor Tutugoro, qui estime que les problèmes de l’association sont dus à « des problèmes de gestion ». « On ne peut pas continuer à verser de l’argent Ad vitam aeternam ».

« On nous cible en disant que la province Nord veut lancer un autre opérateur, mais on oublie de l’autre côté la gestion de Teasoa », affirme l’élu indépendantiste. L’autre candidat en question serait Nord aménagement, l’ex SAEML VKP, elle-même en pleine restructuration après plusieurs difficultés.

Pour la province Nord, il n’est pas question d’écarter l’opérateur historique de l’habitat, mais les règles vont effectivement changer.« Jusque-là, on faisait un marché de gré à gré avec l’association, jusqu’à 1 milliard de francs selon le programme », précise le vice-président. « La justice nous a dit qu’on n’a plus le droit de faire du gré à gré. On a prévu cette année de fonctionner en appel d’offres. Il doit être lancé en juin. »

Vous avez une question ?