Réfléchir et agir ensemble contre les incivilités

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L’hôtel de la province Nord a accueilli lundi de nombreux acteurs (institutions, associations, coutumiers, etc.), pour un colloque sur les incivilités. La responsabilité citoyenne était au cœur des débats.

«Et toi, quelle part prends-tu ? » C’est à cette question que le colloque insécurité, porté par la Direction des affaires sanitaires et sociales et des problèmes de société de la province Nord, a essayé de répondre lundi, à l’hôtel de la province Nord. Ironie du sort, un casse à la voiture-bélier a eu lieu au Leader Price dans la nuit de lundi à mardi.

Le colloque a débuté à 9 heures. La matinée a permis aux diverses autorités de partager leur expérience. L’après-midi, différents ateliers étaient proposés. A la restitution des débats, tous étaient d’accord. Les participants souhaitent rétablir des valeurs fondamentales, des valeurs de base et ont l’intention pour cela de réintégrer les repères et les codes de la civilité.

Réinstaurer des valeurs

« Il est important que des individualités, des personnes, apprennent à d’autres les valeurs traditionnelles, afin que ces dernières ne soient pas mal interprétées. Il faut réinstaurer les valeurs et que chacun se mobilise », a souligné Michel Sallenave, commissaire délégué de la République pour la province Nord, puis de prévenir. « Mais il faut être attentif, car même si tous les groupes sont d’accord sur ces valeurs, il y a un risque de ne pas être coordonné. »

Cette journée a permis à chacun de réfléchir sur les moyens de lutte contre les incivilités. Plusieurs propositions ont été faites au cours de la journée. Certains ont proposé de réintroduire l’instruction civique à l’école, de réimpulser les échanges et la communication dans les familles. D’autres souhaitent responsabiliser les parents dans leur rôle, leur mission et leur fonction, tout cela en créant des groupes, fédérés autour de la culture, l’art, la musique, la cuisine ou l’eau.

Une charte pays

Aider l’autre est l’idée de base, en éveillant le volontariat et en impliquant les jeunes, en trouvant une action qui puisse être transposée sur tout le territoire et pas seulement au niveau du quartier où l’on vit. Une proposition de charte commune a été avancée.

« L’idée d’instaurer une charte est intéressante, en Nouvelle-Calédonie », a jugé Michel Sallenave. « Elle permettrait à chaque acteur de participer et d’utiliser ses compétences et cela serait une façon de fédérer, de créer une synergie et de mettre en correspondance des actions qui pourront être conduites par des institutions totalement différentes. » Yannick Slamet, premier vice-président de l’assemblée de la province Nord, est aussi allé dans ce sens : « Tout le monde est d’accord sur la base, sur les actes citoyens et les actes de proximité, mais je demande aux personnes présentes, de faire une proposition au niveau de la Nouvelle-Calédonie, en travaillant sur un statut des bénévoles, par exemple, ou sur la charte et de prendre des engagements ». Un appel à la mobilisation en guise d’avertissement, pour éviter que « dans cinq ans, on se retrouve sur un nouveau colloque des incivilités et que rien n’ait avancé. »

Bonne conduite des communes

Au cours de cette journée, les communes, et surtout leurs actions, ont été au centre du colloque. Les mairies de Houaïlou et de Poya ont ainsi fait un retour d’expérience sur leurs dispositifs.

La municipalité de Hienghène a également présenté une action originale. La mairie participe financièrement à l’obtention du code et du permis de conduire des candidats de la commune.

Cette idée est partie de plusieurs constats. Très peu de candidats sont assidus, surtout au niveau du code, et beaucoup abandonnent. Dans les tribus, de nombreux jeunes conduisent sans permis, la nuit notamment. Des conduites dangereuses qui mettent en danger leurs vies et celles des autres.

Quand ces derniers sont arrêtés, la question est de savoir comment leur faire comprendre qu’ils n’ont pas le droit de conduire sans permis. La mairie de Hienghène propose alors de financer les examens contre une activité d’intérêt général pour la commune. Un moyen pour encadrer ces jeunes, les réprimander si besoin et faire respecter la règle. Leur participation à une activité d’intérêt général permet aussi de les intégrer dans le registre de la mairie et donc de les connaître.

 

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